mercredi 12 juin 2013

ELEVAGE, L’ÉTAT D’URGENCE EST DÉCRÉTÉ

Elevage, cause nationale. "L’agriculture une chance pour la France". C’est derrière ce slogan que les éleveurs et agriculteurs français défileront le 23 juin prochain à Paris, à l’appel de la FNSEA, de ses associations spécialisées et des Jeunes Agriculteurs. Confrontés à de réelles et sérieuses difficultés économiques et financières, les éleveurs n’ont plus d’autres choix que l’action syndicale pour porter leurs revendications. Et depuis plusieurs mois, la pression est à son comble.

Pas une semaine ne se passe sans que les éleveurs laitiers, porcins, avicoles ou caprins n’entrent en action. Malgré leurs particularités, ces filières ont les mêmes problématiques. L’amont, les éleveurs donc, sont tous confrontés à un manque de rentabilité, lié essentiellement à une non-compensation de la  hausse de charges par une revalorisation du prix du produit. Résultat, les trésoreries se tendent et vont même parfois jusqu’à céder lorsque que la crise perdure. Mais alors, comment sortir de cette spirale baissière ? Comment redonner aux éleveurs français des perspectives économiques, indispensables à leur survie, nécessaires à la modernisation et à l’investissement dans les outils de production ?
Assez simplement, les revendications portées par les éleveurs tournent autour de trois axes : l’immédiate revalorisation des prix, la priorisation des produits français et l’étiquetage de l’origine, et la simplification des normes et autres conditions d’exercices.
Sur la question de la revalorisation des prix, la pression syndicale a permis d’obtenir quelques avancées. Attentif aux messages portés par la FNSEA, les Associations Spécialisées et les Jeunes Agriculteurs, le Ministre de l’Agriculture a nommé un Médiateur, chargé d’évaluer la faisabilité d’une hausse des prix dans les filières concernées. Ses consultations l’ont conduit à inciter les grands distributeurs, premiers clients des industries agroalimentaires, à passer des hausses de prix rapidement : 25€/1000 litres de lait, 30€/tonnes de porc, ou plus récemment, 60€/1000 litres de lait de chèvres.
Sur la priorisation des produits français et l’étiquetage, la pression syndicale s’est concentrée sur l’aval de la filière, grande distribution en tête.  A l’heure où le « made in France » a le vent en poupe, les producteurs français demandent simplement que leurs produits, nés, élevés et transformés dans le strict respect des règles sociales, environnementales, et la traçabilité soient mis en avant dans les linéaires et qu’ils ne soient pas concurrencés par des viandes parfois sans origine. Là encore, la mobilisation des éleveurs a conduit les distributeurs et les industriels à afficher leur volonté de renforcer l’étiquetage de l’origine des viandes et la mise en avant des produits français.
Enfin, notamment lors des tables rondes sur les filières organisées par le Ministre Le Foll, ce dernier a annoncé la simplification des démarches d’installation des ateliers porcins. En se conformant à ce qui se fait dans les autres pays européens, le Ministre est allé dans le sens souhaité par la profession.
Alors évidement, ces mesures annoncées pourraient laisser penser que tout est réglé, que les revendications des éleveurs ont été entendues, que la situation économique des filières est en passe de redevenir saine. Malheureusement, il n’en est rien. D’abord parce que ces hausses de prix « politiques », ne sont pas encore appliquées partout. Dans le secteur du lait notamment, certains opérateurs tardent à mettre en œuvre les mesures suggérées par le médiateur et reprises par le Ministre. Ensuite parce qu’elles seront parfois insuffisantes pour régler durablement la crise de l’élevage. Enfin parce que malgré quelques mesures d’assouplissements annoncées, l’élevage et globalement l’agriculture française, plient sous le joug d’une suradministration, d’une surrèglementation chroniques.
Comme l’a rappelé ces derniers jours le Président de la FNSEA Xavier Beulin, le monde de l’élevage souffre de maux d’origine conjoncturelle auxquelles les annonces pourront certes partiellement répondre, mais aussi et surtout structurelle : restructuration des outils, investissements, recherches… seront alors nécessaires pour sortir durablement le secteur de l’élevage de la crise.
Au-delà de ces revendications, la FNSEA et les JA veulent aussi rappeler que l’élevage, et plus largement l’agriculture, sont une vraie chance pour le redressement productif du pays. Porteurs d’emplois et d’économie, principalement en milieu rural, les filières d’élevage et l’agriculture sont aussi à même de garantir la qualité et la sécurité alimentaire que les consommateurs sont en droit d’avoir.
Tous ces messages seront portés le 23 juin, par les agriculteurs, éleveurs, céréaliers, viticulteurs, producteurs de fruits et légumes… Parce que l’élevage est une composante essentielle du paysage agricole français, qui participe à l’équilibre des filières, toute l’agriculture sera à Paris pour faire de l’élevage une cause nationale, et rappeler que l’agriculture est une chance pour la France.
FNSEA

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