mercredi 4 mai 2011

Accord Mercosur : l’abandon de la sécurité alimentaire et des normes de production européennes !

Dans un contexte de crise sans précédent du secteur viande bovine européen, la Commission européenne s’apprête à faire une nouvelle offre d’ouverture aux pays du Mercosur dans le cadre de négociations bilatérales de libre-échange, devant se conclure début juillet. Encore une fois, la Commission affiche clairement sa volonté de parvenir à un accord, et ce quelles qu’en soient les conditions : il est envisagé une ouverture de contingent supplémentaire de viande bovine compris entre 100 000 et 300 000 tonnes.

La Fédération Nationale Bovine rejette ces propositions qui auraient un effet dévastateur sur une production déjà au plus bas des revenus, à -40% de la moyenne agricole. Ces concessions unilatérales de l’Europe sont inconcevables pour les éleveurs.

Les pouvoirs publics français ne peuvent cautionner ce projet d’accord, d’autant qu’ils ne cessent, eux aussi, de créer des charges et d’élever les normes, alors que celles-ci ne pourront pas être imposées aux produits importés.

La Fédération Nationale Bovine dénonce ces pratiques qui vont à l’encontre des attentes des consommateurs français et européens. La viande brésilienne ne garantit pas une réelle traçabilité, et porte le risque de résidus d’usage d’hormones et de produits non autorisés en Europe. La production viande bovine brésilienne serait responsable de 80% de la déforestation amazonienne, et source très importante d’émissions de gaz à effets de serre. Au plan social, les formes de travail-esclave et d’emploi illégal d’enfants sont régulièrement dénoncées dans les entreprises d’élevage au Brésil.

Enfin, quelle serait la légitimité des travaux engagés avec les pouvoirs publics pour réguler les revenus des producteurs (contrats inter-filières, indicateurs de coûts des matières premières, régulation dans la PAC post 2013…) dès lors qu’un accord avec le Mercosur viendrait tout balayer d’un revers de manche ?

La Commission européenne doit cesser de jouer au jeu du « plus » : « plus » de normes exigeantes pour la production communautaire et « plus » d’import à bas prix sans normes de production. La FNB attend une intervention immédiate du Parlement européen et du Président de la République. La viande bovine n’est pas une monnaie d’échange !

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