mardi 5 juin 2012

La FNSEA 03 a auditionné les candidats aux élections législatives de l'Allier !

Devant une partie du conseil d’administration de la FNSEA03, Emmanuel Ferrand son président et Hervé Moisan rédacteur en chef du journal La Montagne se sont livrés à l’audition des candidats aux élections législatives, le 1er juin dernier, à Saint Pourçain sur Sioule. Tous les candidats ont été invités en les priant de désigner un candidat par parti politique.
Se sont présentés Pierre-André Périssol (UMP), Guy Chambefort (PS), Pascal Javerliat (Parti Radical Valoisien), Marie Couval (EELV), Marie-Françoise Lacarin (Front de Gauche) et Nicole Rasile (MODEM).
Les sujets étaient exclusivement agricoles et les candidats avaient chacun 7m30 pour présenter leurs idées et 7m30 de questions posées par Hervé Moisan et Emmanuel Ferrand.

Pierre-André Périssol a mis en avant la chance qu’est l’agriculture pour la France et l’Europe et le danger de l’accord PS/EELV. Il a insisté pour le maintient du budget européen et une PAC forte avec des mesures de verdissement optionnelles et librement consenties au choix des agriculteurs. Il a répondu pour la prise en charge des cotisations sur les actifs agricoles afin de rendre l’agriculture française concurrentielle avec les autres pays européens.

Guy Chambefort a argumenté sur la ruralité et la protection de l’agriculture en son sein, avec le maintien d’un maximum de services publics. Il a critiqué la politique menée par l’ancien gouvernement sur la libéralisation des marchés agricoles, et la destruction des services en milieu rural. Le candidat a insisté sur le bienfait des circuits courts et la possibilité de renforcer ce système économique notamment avec les collectivités locales en favorisant la consommation d’un maximum de la production sur place. La PAC pour lui doit favoriser les agriculteurs non plus en fonction de critères de quantité mais de qualité et de revenu des agriculteurs. Il s’est dit plus proche de l’environnement que certains militants des partis écologistes et conscient que les agriculteurs sont les premiers écologistes. Guy Chambefort est très opposé au projet du SICTOM nord sur le compost des déchets ménagers et leur épandage en milieu agricole. Répondant à la question de la consommation de l’espace agricole, il a pointé du doigt la multiplication des plateformes logistiques gourmandes d’espace sur le département sans concertation.

Pascal Javerliat, après une longue lecture d’un texte qu’il avait préparé exposant l’agriculture départementale, puis la PAC, a appuyé sur le potentiel de la filière bois en France et en Allier développant avec beaucoup d’arguments ses atouts. Il a aussi démontré le bienfait des OGM, le potentiel de cette technique et les atouts pour la France de maîtriser les biotechnologies. Il a plaidé pour le renforcement des SAFER en leur permettant de contrôler aussi les échanges de parts sociales des sociétés civiles détentrices du foncier. Sur une question pointant la non représentativité de certaines organisations écologistes influentes, il a répondu que c’était une coutume française sans doute difficile à réformer mais qui, dans le cas toujours des OGM, créait un gros handicap pour la poursuite de la recherche.

Marie Couval, agricultrice bio a basé tout son argumentaire sur les bienfaits de l’agriculture qu’elle pratique mettant en avant beaucoup de solutions aux problèmes de notre société. Elle ne souhaite pas qu’on oppose agriculture bio et conventionnelle, mais que le bio présente des avantages environnementaux, mais aussi économiques et agronomiques pris dans leur ensemble. Répondant à une question sur le stockage de l’eau, elle a répondu sur l’équilibre des écosystèmes et les incohérences de production gourmandes en eau sur des territoires non–adaptés. Mais elle s’est dite ouverte à la discussion au cas par cas afin de répondre à des difficultés locales. Sur l’empilement des zonages environnementaux, elle a justifié la protection de la nature non incompatible avec l’agriculture même si elle reconnaît qu’il y a sans doute besoin de rendre plus lisible la réglementation. Enfin sur les agrocarburants, elle a dit qu’il y avait sans doute d’autres possibilités de produire de l’énergie que de prendre sur les cultures destinées à l’alimentation.

Marie-Françoise Lacarin balayant en un temps record la quasi totalité des problèmes agricoles a appuyé pour une agriculture à taille humaine, responsable dans un milieu rural équilibré et qui ne soit pas un désert en services publics et médicaux, a regretté une politique agricole basée sur le libéralisme produisant déséquilibre et volatilité des prix. Elle a constaté la course aux agrandissements des exploitations et le déficit d’aménagement du territoire. Elle connaît bien la détresse de certains agriculteurs et les difficultés sociales et humaines de familles d’exploitants agricoles. Sa vision est une PAC assurant une souveraineté alimentaire européenne sans objectif de production vers l’exportation. Une PAC corrigeant le ciseau des prix et la hausse des charges subies par les agriculteurs. Enfin elle a dénoncé le marché de dupe entre agriculteurs et consommateurs biaisé par les intermédiaires plus soucieux de leurs marges que du juste prix des deux extrêmes de la chaine alimentaire. Sur la question d’un fond de calamité créé afin d’indemniser les agriculteurs victimes de mesures sanitaires parfois abusives, elle s’est montrée tout à fait favorable à un tel dispositif qui serait financé par une taxe sur les intermédiaires, prenant en exemple le groupe Doux, en difficulté malgré les 54 millions d’aides européennes touchées en 2011. Enfin sur les OGM, elle s’est montrée très prudente et favorable à une recherche publique sur cette technique.

Enfin Nicole Rasile a défendu le modèle inspiré par François Bayrou et le « produire français » en expliquant que l’agriculture en était la meilleure démonstration. Elle s’est prononcée pour une PAC valorisant le travail des agriculteurs tout en respectant l’environnement et favorisant les circuits courts. Lui demandant son avis sur la régionalisation des aides demandées notamment par les régions de France, elle a répondu qu’elle se prononcerait dans le sens du meilleur pour les agriculteurs du département sans esprit partisan. Elle conclue sur la priorité de l’humain au sein de l’agriculture.

Grâce à cette action syndicale envers le débat démocratique chacun peut maintenant se déterminer et surtout ne pas oublier d’aller voter les 10 et 17 juin.

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