jeudi 20 décembre 2012

L’élevage de France en danger : les Pouvoirs Publics doivent passer des paroles aux actes

Les représentants de structures professionnelles agricoles de grandes régions agricoles, diverses de par leurs structures mais qui ont en commun la prédominance de l’élevage, lancent un cri d’alarme en faveur d’un plan de sauvetage de l’élevage français.

La situation des éleveurs français est critique. Le revenu moyen d’un producteur de lait en 2012 (26.500 €) est inférieur de près de 30 % à celui de la moyenne des agriculteurs français (36.500 €). Celui d’un producteur de viande bovine ou ovine de 60 % (15.400 €).
Cette situation est, bien entendu, insupportable et des mesures doivent être prises très rapidement. Faute d’un plan de sauvetage de l’élevage français, on assistera immanquablement à un abandon de l’activité d’élevage dans tous les territoires donc à une végétalisation des zones convertibles, et à une déprise et à l’enfrichement dans les zones
inconvertibles. Les conséquences pour l’industrie agro-alimentaire, et globalement pour l’économie française seraient désastreuses pour l’emploi bien sûr tant dans les exploitations qu’en amont et en aval de celles-ci, pour la diversité et la qualité des produits ou pour l’aménagement du territoire.

Les éleveurs de France demandent des mesures fortes pour éviter ce scénario :

- Des soutiens spécifiques en faveur de l’élevage dans la Politique Agricole Commune 
La PAC est le levier principal sur lequel il faut agir. La réforme en cours de discussion doit être l’occasion de donner un signal fort en direction des éleveurs.

- Des mesures pour encourager et faciliter la structuration des filières et le poids des producteurs en leur sein
C’est à cette condition que les éleveurs peuvent espérer des prix rémunérateurs.

- Une politique d'installation et de modernisation ambitieuse
La clé de l’installation reste et restera le revenu. C'est pourquoi il faut encourager l’investissement dans les exploitations d’élevage afin de maintenir des filières performantes génératrices de valeur ajoutée et d’emplois.

- Une simplification des règles environnementales
Elles viennent trop souvent bloquer les exploitations d’élevage dans un univers européen et mondial de plus en plus concurrentiel. Il faut des règles, bien sûr mais surtout de la souplesse et du bon sens dans leur application et une harmonisation au niveau européen.

Les éleveurs sont prêts, si on leur en donne les moyens à relever de nombreux défis : pour cela, il faut agir avant que notre pays ne perde définitivement un des deux piliers de son agriculture.

Communiqué du 20 décembre 2012
Les signataires :
Nicolas BARDY, Jeunes Agriculteurs du Massif Central
Jacques CHAZALET, Président de la FRSEA Massif Central et du SIDAM Massif Central
Gérard DUCRET, Président du SUACI Alpes du Nord
Jacques JAOUEN, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire