mercredi 27 mai 2020

Gilles CABART : Des paroles et des actes !

Au début de cette crise sanitaire l’agriculture était traitée en quasi-héroïne nationale, certes à égalité avec les GMS. Des bras étaient même quasi réquisitionnés pour porter cet élan national.
Des laissez-passer permanents nous étaient octroyés, au même titre que les soignants, nous étions prioritaires. Le Chef de l’Etat nous a même parlé de souveraineté alimentaire, notre combat commençait enfin à être reconnu !
Et puis le temps passe, les slogans des GMS sauvant l’agriculteur ont peu à peu disparu des écrans télé laissant place au « Pouvoir d’Achat ». GMS et Etat sont donc à la manœuvre : les produits locaux sont trop chers (tous, nous en connaissons la cause, si tel était le cas nos revenus ne seraient alors pas si bas). Une seule solution : importer à bas prix ! Alors à la guerre comme à la guerre, l’Etat donne des dérogations. Ainsi certains produits importés pourront être vendus avec l’appellation France, notamment le porc d’Espagne et d’Allemagne, le lait d’Allemagne, etc… Pour la farine, la France est incapable de la conditionner en sac de 1kg alors autant l’importer (40% de la farine 1er prix vient d’Allemagne !) et en même temps, certains producteurs français doivent baisser leur production voir la détruire.
Voilà comment, au nom d’une crise, on rend caduque tout le travail mené par le syndicalisme et tous les agriculteurs sur la sécurité et la traçabilité des produits nationaux.
Cette crise va faire beaucoup de victimes sur le plan économique, mais nous pouvions penser que l’agriculture et l’alimentation seraient moins impactées, il n’en sera malheureusement rien.
Bruxelles de son côté, n’en reste pas là, osant faire le lien entre la biodiversité et le coronavirus. Le verdissement va donc être drastique engageant l’Europe vers la décroissance. A ce petit jeu ; nous n’avons pas fini de signer des accords afin d’alimenter les consommateurs à bas prix, au détriment de la biodiversité mondiale.
Des choix politiques Français et Européens qui risquent, si nous les laissons faire, d’avoir des conséquences dramatiques pour NOTRE agriculture. A nous de nous faire entendre pour que le monde d’après ne soit pas pire que le monde d’avant. Pour cela, je vous invite à prendre part à la concertation publique sur notre charte riverains, impliquant une réduction des ZNT (mise en ligne sur le site chambre-agriculture03.concertationpublique.net dès le Mercredi 27 mai à 13h pour une durée d’un mois), car si nous agriculteurs, nous n’y participons pas, d’autres moins bien intentionnés, eux, le feront ! Je compte vivement sur votre participation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire