mercredi 18 mai 2011

Communiqué FNB : Sécheresse, Etat d'urgence en élevage bovin viande

La situation exceptionnelle de sécheresse pourrait porter un coup fatal à la production des exploitations bovin-viande. Les éleveurs, en crise de revenu depuis plus de quatre ans seront dans l’incapacité d’acheter des volumes considérables de fourrages manquants (pronostic de déficit d’au moins 50% sur la récolte de l’herbe et la paille). Et cela d’autant plus si les prix ne sont pas contenus par rapport à la valeur agronomique de la paille, et si toute la paille et le fourrage disponibles ne sont pas mobilisés.

Les pouvoirs publics ne semblent, à ce jour, pas mesurer l’ampleur et la gravité du séisme en préparation. La panique menace de s’installer, pour des éleveurs ne disposant pas d’issue. Dans ce contexte, les mesures annoncées à ce stade par le Ministre (jachère, avance PMTVA) sont largement insuffisantes à elles seules face aux besoins. Un « plan national exceptionnel élevage » d’urgence est requis.

Les éleveurs seront de plus dans l’obligation de vendre pour abattage une partie de leur troupeau, faute de nourriture suffisante. Une décapitalisation d’au moins 10% sur les vaches allaitantes semble inéluctable, et des sorties anticipées des animaux d’engraissement. Elle aurait un effet catastrophique d’effondrement généralisé des cours. Le marché des broutards pourrait de la même façon s’effondrer avec la réduction des achats pour l’engraissement.

Face à ce risque, deux impératifs :
¾       accorder aux éleveurs sans délais les moyens financiers pour acheter l’alimentation (report en fin de tableau des annuités, prise en charge MSA, exonération TFNB, et prêts à taux zéro en attente des versements calamités dont la procédure de reconnaissance sur toutes les surfaces doit être accélérée),
¾       ouvrir à Bruxelles une intervention publique exceptionnelle sur femelles et broutards pour stocker l’afflux et maintenir les cours.

La FNB appelle également à des adaptations réglementaires immédiates pour donner aux éleveurs les marges de manœuvre indispensables et de bon sens : durée de détention PMTVA, capacité à retourner des prairies non productives pour cultures dérobées, assouplissement des règles de chargement PHAE et ICHN,…

La capacité de résistance des élevages sera enfin déterminée par le niveau des prix des bovins sur les marchés. La FNB appelle à toute mesure renforçant l’exportation (hausse des restitutions, ouverture de nouveaux débouchés). En parallèle, la hausse des prix d’achat par l’aval (GMS, abatteurs) doit s’appliquer sans délai, pour rattraper l’explosion des charges et coûts de production supportée par les éleveurs.

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